mardi 10 décembre 2013

Une histoire de nuit.

14h30, dimanche, on quitte le village avec une française qui s'est installée ici pour la saison. Elle nous conduit sur son lieu de travail, au milieu des bois. 15 minutes seulement mais il fait presque nuit à l'arrivée, on sort de la voiture et les chiens hurlent. Emmitouflées dans des combinaisons de spationautes anti-froid, avec Nolwenn on écoute attentivement les explications de notre musher préparant son traîneau. Et puis elle ramène ses chiens, les attache, on s’assoit, l'ancre est levée et dès que la corde ne les retient plus les chiens s'élancent sur le lac gelé. On file, on glisse sous les étoiles. Un arrêt rapide, je me met debout sur un des deux skis et on conduit à deux le traîneau, même si je ne fais pas grand chose de plus que m'agripper à la barre et jouer à l'équilibriste. Le vent gifle les joues et mord les doigts, les orteils immobiles se glacent. Plus loin on échange, Nolwenn se lève et je retourne m'asseoir dans le traîneau. Au ras du sol, devant moi les chiens galopent sous les étoiles.

Hier, 16h, une nouvelle proposition. Une demi-heure plus tard on est de nouveau en route pour la ferme. On aide notre musher à équiper un cheval, enfiler le harnais, attacher un traîneau, y poser des peaux de rennes... on s'installe sous des couvertures de l'armée et c'est parti. Le traîneau glisse sur la neige, tiré par le cheval qui nous emmène au milieu des bois, à travers un marais et sur le lac gelé. Pendant 1h30 on n'est éclairées que par la lune, je n'avais jamais vu autant d'étoiles avant. Le froid traverse petit à petit toutes les couches de vêtement, mais je sais qu'on l'oubliera bien vite après coup. Et si ce n'était pas déjà assez magique, les aurores boréales sont venues s'ajouter au paysage, on les a regardé danser au nord pendant près d'une heure.

[...]

Je suis à court de mots pour décrire à quel point c'était bien.


Le thermomètre chute encore, il atteint voire dépasse -25°C quotidiennement et ça peut faire mal ; mais ça n'empêche pas de profiter le plus possible des derniers jours. Il y a des avantages à vivre dans le froid et la nuit ; le seul gros point négatif, c'est que si on ajoute du mouvement à l'obscurité je ne peux plus prendre de photos...

7 commentaires:

Unknown a dit…

:)

Sylvain a dit…

Belle retranscription, et les couleurs de tes photos sont à la fois étranges et magnifiques :-)

Gwen a dit…

C'est pareil en vrai... :)

Anonyme a dit…

Merci Coralie !

Momo a dit…

Très belles images :)

Magda a dit…

Récit haletant... et frustrant quand on arrive à la fin... je m'attendais vraiment à en voir les photos ! :))

quirion morgane a dit…

Incroyable j'ai hate que tu me raconte tout vendredi 20!! bisou tout chaud

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