Vendredi, à Longyearbyen, l'avion s'envole dans les nuages et le désert blanc disparait. On part sans savoir de quoi demain sera fait, on n'a qu'un point de chute pour la nuit et plus rien après. Où aller ? Quelle route suivre ? Tout est possible... Oui mais là, tout de suite, j'aimerais bien ralentir, faire une
pause, je me suis essoufflée dans la
course vers le nord ; à tel point que je me demande s'il ne serait pas temps de rentrer en France.
Samedi, à Tromsø, un bus s'en va.
Vers le sud.
En deux semaines on n'a pas payé une seule nuit d'hôtel ; tous les soirs des inconnus nous ont ouvert leur porte, et quelques uns sont devenus des points d'ancrage. Des gens chez qui on est les bienvenus dès que nos pas nous ramènent près de chez eux. En retournant à Bardufoss mon esprit s'est apaisé, la course s'est arrêtée, on a posé nos sacs et l'urgence a disparue.
Ici on peut prendre le temps de chercher une nouvelle route, envisager toutes les possibilités, et puis laisser venir les solutions d'elles-même.
Ici le temps peut rester suspendu, pour quelques jours.
Se sentir chez soi, ça tient à si peu de choses...
Un toit, un lit où dormir.
Un accueil sincèrement chaleureux.
Et en même temps c'est tellement plus...
Un ensemble de circonstances complètement imprévisibles, variables dans le temps et l'espace, le hasard. Se sentir bien quelque part, être au bon endroit, au bon moment. Ça ne se décide pas, ça ne se cherche pas, simplement parfois l'équilibre est là. Comme par magie.
Les itinéraires se sont multipliés.
Continuer en Norvège, longer la mer de Barents vers l'est ? C'était
l'idée. On a cherché des hébergements sur la route, sans succès ; avec
des bus trop peu fréquents on est bloqués, et les longues distances
rendent le voyage en stop risqué. Alors, où ? Traverser la Suède ? Pour s'arrêter où ? Rentrer en France ? Ce n'est pas encore le moment... Alors, quoi ? Trouver un nouveau volontariat ? Reprendre la course vers le nord, jusqu'au Groenland ? Aller randonner dans des parcs nationaux ? Retourner en Finlande ? Remonter au nord par un autre chemin ?...
Les routes s’entremêlent, des nœuds se
forment et les difficultés orientent la direction. Le temps file et tout se met en place naturellement.
Il suffit d'attendre, finalement.
Il
suffit de lancer les dés, et voir où ils tombent...
Et alors ?
Alors... le chemin à suivre s'est tracé d'une façon tellement parfaite que ç'en est difficile à croire. En deux jours tout s'est mis en place, les réponses se sont enchaînées, les invitations, les confirmations, et puis les surprises.
[...]
D'abord, à l'ouest.
Retourner à Sortland, ville carrefour des îles Vesterålen. Il y a là-bas un autre point d'ancrage, quelqu'un qu'on a plaisir à revoir chaque fois qu'on revient dans sa ville. Cette fois on n'a même pas besoin qu'il nous héberge, Sortland n'est que le point de départ pour faire un bout de chemin avec lui ; à 50km au nord, le point d'arrivée pour la nuit est un village de pêcheurs abandonné, occupé depuis quelques années par une communauté d'artistes.
Ensuite, vers l'est.
Toujours au dessus du cercle polaire, traverser la Norvège, la Suède et la Finlande, jusqu'à Inari. Retourner là-bas, là où j'ai fait mon premier volontariat il y a déjà cinq mois. Retourner voir la même personne, l'artiste Same pour qui j'avais travaillé avec Nolwenn ; et qui va nous offrir un nouveau bout du monde à découvrir, un lit et de quoi manger, quelques semaines, en échange de quelques heures de travail par jour.
Enfin, au nord.
À Gamvik. Un village un peu perdu tout là-haut, où on avait failli aller avec Nolwenn, en décembre. Une occasion manquée, rattrapée cinq mois plus tard... il suffit d'être patiente. On va y faire un nouveau volontariat, pas encore bien défini mais c'est pour ça qu'on passe par Inari. Et la surprise, le détail incroyable qui nous est tombé dessus comme pour confirmer que ce chemin était le bon, c'est qu'à Gamvik on va retrouver Cécilia, une artiste qui a vécu avec nous sur la petite île, et qui a trouvé au nord un autre phare où s'installer pour un moment. C'est comme si tout était lié... les bouts de vie se mélangent, se croisent, se séparent et se retrouvent, se superposent... un hasard inouï.
Alors, voilà.
Les réponses sont trouvées.
Il suffisait de laisser la route se dessiner d'elle-même.
Alors... le chemin à suivre s'est tracé d'une façon tellement parfaite que ç'en est difficile à croire. En deux jours tout s'est mis en place, les réponses se sont enchaînées, les invitations, les confirmations, et puis les surprises.
[...]
D'abord, à l'ouest.
Retourner à Sortland, ville carrefour des îles Vesterålen. Il y a là-bas un autre point d'ancrage, quelqu'un qu'on a plaisir à revoir chaque fois qu'on revient dans sa ville. Cette fois on n'a même pas besoin qu'il nous héberge, Sortland n'est que le point de départ pour faire un bout de chemin avec lui ; à 50km au nord, le point d'arrivée pour la nuit est un village de pêcheurs abandonné, occupé depuis quelques années par une communauté d'artistes.
Ensuite, vers l'est.
Toujours au dessus du cercle polaire, traverser la Norvège, la Suède et la Finlande, jusqu'à Inari. Retourner là-bas, là où j'ai fait mon premier volontariat il y a déjà cinq mois. Retourner voir la même personne, l'artiste Same pour qui j'avais travaillé avec Nolwenn ; et qui va nous offrir un nouveau bout du monde à découvrir, un lit et de quoi manger, quelques semaines, en échange de quelques heures de travail par jour.
Enfin, au nord.
À Gamvik. Un village un peu perdu tout là-haut, où on avait failli aller avec Nolwenn, en décembre. Une occasion manquée, rattrapée cinq mois plus tard... il suffit d'être patiente. On va y faire un nouveau volontariat, pas encore bien défini mais c'est pour ça qu'on passe par Inari. Et la surprise, le détail incroyable qui nous est tombé dessus comme pour confirmer que ce chemin était le bon, c'est qu'à Gamvik on va retrouver Cécilia, une artiste qui a vécu avec nous sur la petite île, et qui a trouvé au nord un autre phare où s'installer pour un moment. C'est comme si tout était lié... les bouts de vie se mélangent, se croisent, se séparent et se retrouvent, se superposent... un hasard inouï.
Alors, voilà.
Les réponses sont trouvées.
Il suffisait de laisser la route se dessiner d'elle-même.
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