De l'ouest à l'est, en passant par le sud.

4 jours sur la route.

1115km, 3 pays.

 

   

En Norvège, on a commencé à lever le pouce et la route a défilé. On a traversé la frontière dans un camion Estonien, ébahis qu'il se soit arrêté pour nous faire monter. En Suède on a été hébergés au milieu de nulle part, on a mangé de l'élan et bu du vin de myrtille fait maison, on a marché au milieu des rennes, et un chasseur nous a emmenés en motoneige sur la montagne enneigée. En relevant le pouce on est descendus sous le cercle polaire, la neige s'est faite plus rare, on a traversé une deuxième frontière et le temps ne voulait plus rien dire : il a fallu additionner le décalage horaire avec le passage à l'heure d'été, et en une nuit on a perdu deux heures. En Finlande on a eu peur, un peu, dans une voiture qui déviait trop vers le bas-côté, on est descendus dès que possible et on a relevé le pouce, longtemps, on a attendu deux heures et l'immobilité m'a frigorifiée. Alors, pour finir, on a pris le bus pour remonter au dessus du cercle polaire. À Inari, j'ai été submergée par les souvenirs. Les sept semaines vécues ici il y a si peu de temps sont revenues brutalement sous mes yeux ; le passé, le présent et le futur se sont confondus.

Il y a eu une longue première journée. Des retrouvailles. Une idée un peu plus précise des trois prochaines semaines. Un après-midi à la ferme, que je n'avais vue que de nuit en décembre. Un tour en traîneau à chiens stoppé net par une bagarre, la violence de quatre huskys contre un, du rouge dans la neige. Du calme... du froid, un sol gelé plus qu'enneigé, des changements, des souvenirs, des habitudes, des adaptations, la joie d'être de retour, et puis la nostalgie de la dernière fois.

Alors...
La suite...
On verra demain.